mercredi 6 mai 2009

Taneka Kolo, un petit village.

Jeudi 19 Mars 2009 :

Première nuit confortable au motel du lac à Djougou.
Ici , chacun a sa chambre .
Le petit déjeuner est excellent : la confiture maison de mangue légèrement caramélisée est apprèciée de nous tous .
Nous voudrions en acheter, mais Fatia, notre aimable serveuse et gérante, promet de nous en donner à notre départ.
Elle les fait elle même car les manguiers couverts de mangues sont nombreux dans la région . Le goût caramélisé est dû au petit verre de vin qu'elle ajoute aux fruits et sucre au moment de la cuisson...
Nous partons visiter le village Taneka Koko, situé à une vingtaine de km au nord - est de Djougou.
Environ 10 km de route goudronnée, puis en plein centre du village de Kopargo, nous prenons sur la gauche, une piste longue elle aussi de 9 km. On roule doucement car elle n'est pas en très bon état.
A la saison des pluies, elle est même impraticable, et le village se trouve isolé...
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Le nom Taneka Kolo veut dire village sous la montagne.
Il est accroché à flanc de colline, au milieu d'une végétation luxuriante .
En général, les cases sont rondes, mais il en existe des rectangulaires.
Elles ont un toit de chaume surmonté d 'un canari qui recueille l 'eau de pluie. C'est un village traditionnel où les habitants ne portent pas de vêtements , mais cela devient de moins en moins vrai...
Ils étaient traditionnellement habillés avec un cache sexe en peau de singe pour chasser les mauvais esprits.
Le 4x4 s'arrête près d'un groupe de femmes et d'enfants . Ils sont sous un grand manguier et vendent des igniames, des paquets de poudre blanche sur les plateaux.
Nous sommes sur une petite place. Un puits très profond est là devant nous.....



Mohamed un habitant du village va nous accompagner pendant une heure et demie à travers les ruelles de ce village.
Présentation du village où vivent 13 800 habitants:
- - Les habitants sont des éleveurs (volailles, chèvres, vaches ...),
- - des cultivateurs (manioc, mil, sorgho, tabac, gombo, tomates, piments ...) . Nous sommes dans une parcelle de Tabac. Mohamed nous montre les graines : des milliers de petits points dans un petit sac sphérique plus ou moins secs....
Les enfants sont très nombreux, la polygamie y étant pratiquée.
- - Toutes les religions y sont pratiquées ( une église et une mosquée voisinent dans ce village).
- - Pas de problème d’eau car trois grands puits, bien entretenus, sont alimentés par une source naturelle.




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- - Pas d’électricité
- - Problèmes de réseau pour les téléphones portables, mais , cela s’améliore actuellement, - -
- - Un gros problème : les pistes sont impraticables pendant la saison des pluies,
Des bruits de marteau retentissent . C'est le forgeron du village qui travaille et que nous allons saluer et regarder travailler pendant quelques minutes...

Ici l’école primaire est gratuite (environ 382 élèves), mais tous les enfants n 'y vont pas. Les plus grands travaillent, aident les parents aux champs. De même, les filles sont peu scolarisées car elles aident la maman en s' occupant des petits frères et soeurs et du ménage.
Le collège le plus proche est à Kopargo qui est situé à 7 km. Les enfants y sont internes. Il est important et compte 1 400 élèves car il regroupe les jeunes de 5 ou 6 villages voisins.
Projet d 'un CEG pour l’année prochaine à construre sur ce village. Le terrain est trouvé, les démarches sont lancées. Au début, le village paiera les professeurs communautaires en attendant que l ' état prenne le relai.
Le premier chef du village s’occupe de la tradition et le conseil administratif est soumis aux élections municipales ... Il est absent, sa femme nous reçoit. on la voit avec Mohamed.
Aujourd’hui le village est presque vide, les habitants sont partis travailler dans les champs. Ils vivent de l’élevage et de l’agriculture, ils pratiquent le commerce notamment avec le Togo très proche. Les femmes et les enfants que nous croisons, pour la plupart ne souhaitent pas qu’on les prenne en photos. Après avoir établi le contact cela devient possible. Ici nous sommes des « Batolés » et non des « Yovos ».
Nous visitons la case funéraire des chefs féticheurs. Quand un chef meurt il est enveloppé dans un linceul et déposé à l’entrée de la case. Les cérémonies durent une semaine. Au bout du septième jour, au centre de la case ils creusent un trou et retire une dalle. Par la suite une fosse est creusée et le corps est enterré « en étoile ». La tombe est fermée latéralement avec une pierre plate. Cette case est un lieu traditionnel depuis les origines du village. Il est impossible de savoir combien d’hommes ont été enterrés dans ce lieu. Au fur et à mesure les ossements sont regroupés et laissés. Après que le corps ait été enterré, ils pratiquent le sacrifice d’un bœuf. Les cornes sont conservées un certain temps puis les enfants peuvent jouer avec. Ces cornes sont juste là pour témoigner du décès de cette personne. Pour un habitant qui reviendrait de voyage c’est le signe qu’un chef est mort et qu’il a été enterré selon les rites.
Dans ce village il y a trois chefs, nous rencontrons la femme du premier chef qui est absent car il est allé cueillir des racines et des plantes pour la pratique de la médecine traditionnelle.
Nous rencontrons également le deuxième chef, il s’appelle Narami, il est âgé de 85 ans et a six enfants.
Il se présente en habits traditionnels, nu vêtu d’un seul pagne, un cache sexe en peau de singe.
Il porte une pince pour allumer sa pipe avec les braises du feu, un chapeau en raphia.
Il fume en permanence la pipe pour éloigner les mauvais esprits.


On est chef féticheur de père en fils.
Il choisit parmi ses fils son successeur et va l ' initier . Quand il mourra , il l’aura déjà désigné et formé.


Visite très agréable, Mohamed répond avec plaisir à nos nombreuses questions. A l'ombre de cet arbre, nous passons un examen. Mohamed, à son tour, nous interroge...
Avons nous retenu ce qu'il nous a dit tout au long du parcours?

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